De l’arbre à la maison écologique – 2 : La transformation du bois

Les avantages environnementaux de l’utilisation du bois dans la construction ne sont plus à démontrer. Matériau 100% naturel, renouvelable, dont la transformation nécessite une faible consommation d’énergie, les bienfaits du bois sont multiples. Mais quelle est l’origine et le parcours de ce matériau d’exception aux propriétés uniques ? Manon, ingénieure bois chez ARTECK, raconte l’itinéraire d’un élément de bois, de la forêt à la maison écologique !

Episode 2 : La transformation du bois

Une fois extrait des forêts, le bois est transformé en scierie en de multiples produits, liés à la construction bien sûr, mais également à l’ameublement, au chauffage, et à divers produits dérivés.

La puissance des pays nordiques, dont l’économie est étroitement liée à l’industrie du bois, offre une concurrence féroce aux entreprises de première transformation française. En effet, le parc forestier et la qualité des bois du nord vont de pair avec le développement très poussé des industries de première transformation nordique. Cela a amené les scieries françaises à étendre leur savoir-faire et optimiser leurs activités.

Ainsi, depuis quelques années, les scieries ne se contentent plus simplement de scier les grumes en produits simples (planches non rabotées, poutres par exemple) mais elles ont opté pour une stratégie gratifiant le bois d’une valeur ajoutée. Elles investissent dans des lignes de collages, dans des séchoirs et adoptent une politique de recyclage et de réutilisation des produits connexes en bois la plus efficace possible.

LA PREMIERE TRANSFORMATION 

La grume, aussi appelée billon, est livrée directement écorcée dans la scierie. S’en suit une succession d’étapes dont la première consiste à enlever l’écorce de la grume pour ensuite scier le tronc en prenant en considération la forme de la grume. C’est la 1ère transformation !

Le scieur adapte son sciage en fonction des produits finaux qu’il doit obtenir et des grumes de bois à sa disposition afin d’avoir le moins de perte possible.

Les produits issus de ce sciage sont divers, on obtient des planches, des chevrons, des poutres, etc… Ces produits ont pour destination toutes les filières du bois c’est-à-dire la construction, la menuiserie ou encore l’ameublement.

Le billon de bois n’est pas toujours scié : pour obtenir des feuilles de placage, on effectue une opération de déroulage ou de tranchage de la grume. Cela permet d’obtenir des fines feuilles de bois d’épaisseur variant entre 0,3 et 0,8mm.

LE SECHAGE

Lorsque la grume arrive dans la scierie le taux d’humidité du bois se situe autour des 30%. On considère le bois comme étant « sec », au sens où il ne varie plus de dimensions, lorsque son taux d’humidité approxime les 18% (entre 13% et 19% selon les essences) – voir notre article sur les variations dimensionnelles du bois. On dit alors qu’il a atteint son équilibre hygroscopique. Parvenir à cet équilibre est important : l’usinage du bois est alors facilité et plus qualifié. Les fibres ont moins de risque d’être rompues, la découpe du bois est facilitée, les attaques fongiques sont limitées, l’adhérence des colles et des finitions sur le bois est favorisée, etc…

Cette étape de séchage peut se faire de façon naturelle ou artificielle, via des séchoirs.

LA SECONDE TRANSFORMATION

Les produits de sciages peuvent ensuite subir de nouvelles transformations qui leur apportent une valeur ajoutée. Plus rentables, aujourd’hui, que la seule première transformation du bois, ces étapes sont souvent effectuées par les scieries elles-mêmes.

En construction, la valeur ajoutée des produits correspond en général à l’amélioration de leurs propriétés mécaniques. Pour cela de nombreux systèmes de collage des éléments en bois ont été inventées au cours du temps.

Le bois peut par exemple être purgé de son aubier puis abouté pour obtenir des longueurs plus importantes et sans défaut. On peut également encoller des pièces de bois dans leur longueur afin d’obtenir des lamellés collés, utilisés pour des poutres de grande portée. Une autre technique plus moderne consiste à encoller en croisant les pièces de bois, on obtient du CLT (Cross Laminated Timber), technique permettant la construction d’immeubles de grandes hauteurs.